Marcella succube vs Benoit Hamon pas incube

Après les délires de FOG contre Benoit Hamon, voilà ceux de de Marcella Iacub dont l’article « L’ennui avec Benoit Hamon » (Libé du WE du 01/04 ) me plonge dans une colère noire tant la bêtise des confusions, contradictions et autres approximations (pas de croûtons, c’est dommage, j’adore) est abyssale.

Selon elle, Benoit Hamon est seul responsable de son déclin sondagier à cause d’un trait de sa personnalité : être ennuyeux. Et voilà ce que ce trait représente selon notre pointilleuse analyste :

  • il engendre le silence indifférent des commentateurs.
  • il s’oppose au pouvoir de séduction, indispensable au succès politique. D’ailleurs « aucun leader démocratique ne peut être ennuyeux » car la politique est du côté de la vie alors que l’ennui, au contraire est une force mortifère « qui nous pousse vers la mort » et qui est « à laisser aux dictateurs ».
  • il est donc le signe d’un désir inconscient des supporters de Benoit Hamon d’en finir avec le Parti Socialiste. Ils ne peuvent en effet souhaiter l’élection d’un ennuyeux qui provoquerait des dommages irréparables en France, pays champion du taux de dépressifs.
  • Benoit Hamon lui même, saurait que son destin est ailleurs, du côté de  la « surveillance » et de la « punition » (« huissier, contrôleur de la RATP […] » lui propose-t-elle en tant que fine conseillère professionnelle improvisée, respectueuse des métiers). La preuve : au lieu de communiquer pour lui et sa cause, il accuse tout azimut les autres au nom de « forces obscures » qui les manipulent (alors qu’il en serait la première véritable victime).

Marcella Iacub décidément secouée d’âneries convulsives qu’aucune camisole ne semble pouvoir contenir entre alors en transe et clôt sa danse folle par une figure d’une rare témérité, que j’ai nommée, la « contradiction de la mort » (qui tue) : l’ennui est porté à un tel « degré suprême » par Benoit Hamon, qu’il provoquerait le renoncement ou l’endormissement des adversaires..

Et, finalement, telle la philosophale pierre, le possible succès politique.

Face à ce salmigondis qui ne mérite guère que le vomi qu’il provoque, je laisserai échapper quelques éructations :

  • il est proprement inconcevable qu’un article aussi peu rigoureux où rien n’est défini, argumenté, empiriquement attesté, soit l’oeuvre d’une Directrice de recherche scientifique à l’EHESS. Que répondre  à « aucun leader politique ne peut être ennuyeux », « ennui […] à laisser aux dictateurs » ? A part penser « c’est quoi cette connerie » en déroulant une liste : Trump, Holland, Hitler, Berlusconi, Sarkozy… avec d’absurdes croix à cocher sur les cases « ennuyeux » ou « pas ennuyeux » ? Je fatigue à l’idée d’établir l’inventaire complet de l’arbitraire jeté à tout-va : « l’ennui mortifère », la politique du côté de « la joie », de « la vie » ; les forces obscures dont Benoit Hamon est la cible mais qu’il dénoncerait etc.
  • dans le monde abstrait des médias, du spectacle (et -il paraît, donc- intellectuel) de Marcella Iacub, la chose la plus concrète qu’elle manipule, après le sexe, est constituée par les mots qu’elle articule où écrit. Dès lors, il lui faut du divertissement et de la séduction. En politique comme partout ailleurs. Or, elle découvre, désœuvrée, un homme politique pour qui, à ses yeux, ce n’est pas le cas. Bref, Benoit Hamon ne la fait pas bander et c’est insupportable (DSK, c’était quand même autre chose).
  • dans ce monde des élites dont elle fait partie, son petit ennui subjectif et nombriliste de privilégiée coupée de notre monde, est transformée en loi universelle qui s’abat sur nous, peuple misérable, comme la foudre sur l’arbre innocent.
  • faire le choix d’un tel article à charge contre Benoit Hamon à l’heure de candidats mis en examen et d’une extrême droite au zénith relève d’une très discutable conception de sa propre responsabilité politique et des priorités éditoriales (une telle malveillance gratuite semble augurer d’un discernement très défaillant)
  • dans sa confusion intellectuelle qui consiste à prendre ses sentiments pour des pensées, elle ne peut pas entendre que l’ennui qu’elle éprouve ne regarde qu’elle et peut s’expliquer autrement.
  • en effet, interprété sur le versant intellectuel (du bas latin inodiare, être odieux) et non plus affectif, l’ennui devient un embarras, un problème de fond : la politique c’est du sérieux d’abord et éventuellement de la séduction ensuite, rappelle Benoit Hamon, à contre-courant d’une société faite d’écrans en érection permanente qui se doivent d’éjaculer sans cesse des images orgasmiques.

Je conseille donc à Marcella Iacub de conserver son tropisme sexuel habituel et de ne pas nuire à ceux, ennuyeux ou non, qui peuvent se désoler de la trouver si bête alors qu’elle est si séduisante.

Mes propos seront fatalement eux aussi soumis au double diktat de l’ennui et de la séduction. Pour ma part, je les juge excessifs pour deux raisons. D’abord, j’apprécie régulièrement la chronique de Marcella Iacub ce qu’ils ne permettent guère de supposer.

Ensuite, c’est la première fois depuis presque vingt ans que je me sens représenté par un homme politique. Cet homme est Benoit Hamon qui selon moi porte un projet révolutionnaire où la grandeur de l’homme est d’être un animal politique. Par malheur, c’est cette conception qui n’aurait plus sa place dans la société de l’image qui s’ennuie de tant de sérieux.

Démocra Si ou Non

C’est quoi cette démocratie qui consiste à débattre sans fin sur le vote utile c’est-à-dire : POUR qui voter CONTRE ?

C’est quoi cette démocratie qui voudrait empêcher un candidat soupçonné de fascisme d’être élu si cette même démocratie tolère en même temps qu’une fasciste déguisée soit ce candidat ?

C’est quoi cette démocratie qui accepte que plusieurs candidats à sa présidence soient mis en examen dont ce même fasciste déguisé * ?

C’est quoi cette démocratie otage de partis politiques qui donnent des leçons démocratiques à travers de ridicules primaires antidémocratiques ?

Et bien, cette démocratie n’en est pas une ou alors est en danger de mort.

Alors, laissons les individus voter POUR qui ils veulent. Et s’ils sont POUR le fascisme au pouvoir, on pourra déclarer la démocratie bien morte et nous regarder pour ce que nous sommes : une majorité d’abrutis.

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* Pour des soupçons dont la nature est parfaitement incompatible avec cette démocratie

François Fillon : le syndrome de l’essentialisme divin

Il faut arrêter de traiter François Fillon en être humain comme vous et moi.

François Fillon fait partie de l’élite. Il est le représentant d’une espèce d’être humain supérieure à la nôtre, celle du peuple.

L’appartenance à cette espèce supérieure lui donne des qualités remarquables. Elles expliquent qu’il exerce ce métier d’homme politique, lequel consiste à s’occuper de nous, être inférieurs.

De plus, ces qualités, comme celles de nos anciens rois, sont surhumaines, d’origine divine. Ainsi, François Fillon ne peut-il rendre compte devant la loi humaine car son rôle est de faire cette loi qui s’applique à nous, pas à lui. Allons !

Dès lors, François Fillon règle ses affaires directement avec Dieu. Nous méritons éventuellement ses excuses, son pardon et à nous d’effacer ses fautes (n’a-t-il pas rendu ses costumes, hein ?). Dans son monde règne l’impunité du divin, les fautes ne peuvent pas être punies, elles sont pardonnées. La rédemption, l’absolution lui seront accordées dans le secret de la confession. On n’est pas catholique pratiquant pour rien. Zut !

Donc, il faut laisser François Fillon tranquille ! A moins de lui trancher la tête ? (le vote a remplacé paraît-il la guillotine).

François Fillon : Terroriste de la pensée

J’accuse François Fillon d’être un terroriste de la pensée. Ce mot « terroriste » sera jugé sans aucun doute excessif voire calomnieux au moment où l’actualité est marquée par des actes terroristes qui consistent à tuer des innocents.

Malgré ces prévisibles condamnations je maintiens ce terme, en assume toutes les possibles conséquences et je vais simplement m’efforcer de le justifier.

Éclairons d’abord le sens que je lui donne. Le terrorisme est pour moi la violence commise à l’égard d’innocents. Je me considère alors comme un innocent à qui François Fillon inflige une violence à travers une attitude et des propos qui sont au delà de mes capacités de tolérance.

Il s’agit bien sûr d’une violence symbolique. Je ne suis évidemment pas mort physiquement mais, en moi, une part fondatrice de mon statut d’être humain est en danger de mort.

Cette part est l’indépassable considération que je porte à la question politique. Ainsi, prétendre faire de la politique son métier exige un sens de l’honneur, de la probité, de la morale, de l’engagement pour l’intérêt du plus grand nombre, de l’équité, de l’exemplarité, du désintéressement et de la justice porté au plus haut degré d’exigence et de grandeur dont l’homme est capable.

Nul n’est obligé à prétendre posséder ce sens de l’intérêt public et à devenir un homme politique. A contrario, tout homme politique contrevenant à ce sens ne peut plus prétendre à le rester.

Je considère que les réactions de François Fillon à des accusations suivies de sa mise en examen, sont la preuve qu’il ne possède pas ce sens et qu’il n’a plus aucune crédibilité en tant qu’homme politique.

Il est parfaitement inconcevable qu’il puisse alors être candidat à la présidence de la République, fonction qualifiée de suprême au nom même de ce sens qu’il a définitivement avili.

Voilà pourquoi j’accuse François Fillon d’être un terroriste de la pensée. La violence extrême de ce terme voudrait évoquer la blessure mortelle dont je me sens atteint comme citoyen innocent et méprisé.

De plus je soutiens que ce terrorisme se fait au nom de Dieu. Catholique pratiquant, François Fillon est malade d’essentialisme divin. Convaincu de sa supériorité surhumaine, sa destinée est de faire la loi qui s’applique à nous, peuple constitutif d’une espèce inférieure, mais loi à laquelle il n’a pas de compte à rendre.

Sa loi est celle de Dieu, où les fautes restent impunies mais pardonnées par les hommes auxquels on exprime des excuses et reçoivent l’absolution divine dans le secret de la confession.

  1. Violence exercée à l’encontre d’innocents.
  2. Violence perpétrée au mépris de la loi humaine.
  3. Violence motivée par une loi surhumaine d’un Dieu tout puissant.

Ces 3 éléments définissent François Fillon comme un terroriste de la pensée.

François, sois franc !

Vous en connaissez peut-être. Ceux dont on se permet de dire : pauvres types ou pauvres mecs. Leur bêtise est à la fois aveugle et vaniteuse. Ils vocifèrent leurs ineptes provocations à la morale, la raison ou la logique pour s’extraire de leur prison d’indignité, de folie ou d’idiotie tout en sachant confusément la vanité de leurs efforts. Ils nous inspirent de la colère et en même temps de la compassion car on sait avec certitude leur cause perdue. Selon la proportion respective de ces sentiments chez l’un ou l’autre d’entre nous, ils recevront dans leur gueule le poing de certains tandis que d’autres se contenteront d’un regard tendu de mépris dédaigneux.

François Fillon va vers sa perte. Tous les jours, le mur dans lequel il va s’écraser lamentablement se rapproche. Il le sait mais ne peux se résoudre à l’admettre car son aveu mettrait fin à son existence sur la planète fictive dans laquelle il a toujours vécu.

Sur cette planète, les êtres sont appelés élites et bénéficient de privilèges. Anciennement, l’accès à ces privilèges était justifié par la reconnaissance d’un caractère divin à ces êtres. Cette croyance semble d’ailleurs persister dans l’esprit de certains, croyance aujourd’hui identifiée par la psychiatre moderne comme une maladie mentale. Philosophes et sociologues ont aussi clairement montré que le fascisme peut être un des symptômes de cette maladie.

Les légères évolutions de cette planète sont causées par ses rencontres occasionnelles avec celle habitée par le peuple. Plutôt rares, ces contacts interplanétaires sont programmés lors de cérémonies rituelles appelées votes. Après des combats d’idées purement symboliques entre ces élites constitués en clans et arbitrés par le suffrage du peuple, les vainqueurs d’un jour sont les vaincus du lendemain. La distribution des privilèges connaît alors de modiques corrections. Un bouclier constitué de lois édictées par ces élites d’où émanent leurs privilèges protègent leur planète de perturbations banales que sont par exemple les grèves, manifestations ou violences collectives.

Des collisions plus brutales, extrêmement rares et imprévues, surviennent parfois au gré de circonstances historiques particulières relayées par des actions citoyennes de grande ampleur. Les cas extrêmes sont dits révolutionnaires.

Aucun mouvement humain, fût-il révolutionnaire, n’a toutefois jamais renversé la loi astronomique universelle : la révolution est d’abord le mouvement inexorable de planètes sur des orbites étrangers les uns aux autres.

Le peuple va trancher symboliquement la tête de François Fillon. C’est un progrès. Mais la course à travers le temps et l’espace des élites et de leurs privilèges continue.

Pénélope, rime (très) riche…

Il y a, dans l’emploi supposé fictif d’assistante parlementaire de Pénélope Fillon, au moins 4 niveaux de scandale.

> Qu’un élu puisse salarier un membre de sa famille. C’est tout simplement de l’oligarchie : le pouvoir décide arbitrairement qu’une minorité de personnes constitue une classe dominante.

Qu’il n’y ait aucun contrôle de l’effectivité de l’emploi occupé. L’élu est employeur et contrôle lui-même….

> Que le salaire puisse être aussi considérable. Le plafond initial de 4750 € (entre mari et femme) à été porté jusqu’à 7900 € ! (l’astuce : Pénélope Fillon était déclarée assistante du suppléant de son mari). Il ne suffit pas alors selon moi que l’emploi ne soit pas fictif. Il faut aussi et surtout justifier que le travail fourni mérite cette somme hors norme (salaire moyen net en France : 2202 €). Or, on peut légitimement en douter. Le débat ouvert apparaît en conséquence bien fallacieux et n’a finalement à mes yeux guère d’objet. L’emploi exercé par Mme Fillon est à ce titre forcément fictif.

> Que chaque député dispose d’une enveloppe de 9 561 € destinée à  rémunérer leurs assistants (en sus d’un salaire de 7 100,15 €). Je ne vois là qu’insupportables privilèges, vestiges d’un régime monarchique toujours en place (la masse salariale annuelle des 577 députés est donc de 115 millions et 361 802,6 € exactement).

Pour conclure, ce fait met clairement en évidence l’imposture des principes d’égalité et de liberté devant la loi proclamés avec tant de solennité incantatoire dans nos textes constitutionnels. « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui (art. 4) » nous dit la Déclaration de 1789. Et bien c’est faux, quand le « pouvoir faire » de Mme Fillon (recevoir 4900 € d’argent public de son mari sans condition) n’a rien à voir avec celui du citoyen lambda  et quand les les « bornes » de la liberté qui « ne peuvent être déterminées que par la Loi » selon le même texte, ne le sont justement pas. Lorsque la loi est injuste, les citoyens auxquels elle s’applique ont toute la liberté de ne pas avoir de morale.

Une conclusion analogue s’applique évidemment au second emploi supposé fictif de Mme Fillon à la Revue des 2 mondes. Il suffit pour cela de remplacer le « pouvoir faire » de la peut-être future première dame de France, par « recevoir d’un ami en salaire privé 100 000 € sans condition ».

Enfin, ces faits mettent directement en cause un ancien député, ministre, puis premier ministre de la France : François Fillon, a eu le pouvoir législatif puis exécutif, de corriger une loi injuste. Or, il en aurait surtout profité.

Il découle de ces observations que M. Fillon, contrairement à sa moralité autoproclamée, n’en aurait pas, car ses actes trahissent une conception de l’homme ni juste, ni solidaire et surtout pas égalitaire.
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Sources : Libération du 26/01/2016 | http://www.leblogpatrimoine.com/bourse/statistique-sur-les-revenus-et-le-niveau-de-vie-des-francais-en-2016.html | http://www.marianne.net/voici-les-2-notes-100000eu-penelope-fillon-revue-deux-mondes-100249455.html

En bref

  • > Fillon ne fait pas rêver ? Mais si : le cauchemar est un  rêve, non ?
  • > François Fiction| Dans la famille Fillon, tout est fictif. Exemple. Fillon sénateur : 8 interventions et 1 question écrite pour un mandat de 21 mois. Salaire sur la période : 150 000 € bruts, 100 % fictif brut.

Sources : https://www.nossenateurs.fr/francois-fillon| https://www.senat.fr/role/senateurs_info/statut.html

Révolution Hamonienne

Benoit Hamon est un visionnaire. A ce titre, comme tous les visionnaires avant lui, il est rejeté par les hommes sans imagination qui attendent du passé qu’il modèle l’avenir.

Ces hommes, prisonniers de pensées, cultures et valeurs datées, sont incapables de discernement. Ils ne peuvent faire la différence entre une idée neuve déduite de l’analyse du monde tel qu’il est, et une idée farfelue construite à partir d’une représentation fantasmée du monde tel qu’il pourrait être. Ils ne détectent que le connu et s’en délectent.

Exemple : « mon Dieu, il y a 2 gauches irréconciliables !!! »

Admettons. Et alors ? pourrait-on leur répondre. Où est le problème ? Mieux vaut deux, qu’une ou pas du tout. Ne peut-on voir là, le signe d’une transition entre deux modèles, dont l’obsolescence de l’un va se dissoudre dans la modernité de l’autre ?

Écoutons-les encore : « C’est la fin du PS ! ».

Admettons. Et alors ? (etc.). Il est fort possible que le PS soit parvenu au stade historique de sa disparition dont les historiens du XXIIe siècle rapporteront la chronique : « Benoit Hamon, homme politique, président de la République française, initiateur du nouveau parti socialiste… ». La pensée de gauche, elle, est bien en vie, voilà l’essentiel. Pour preuve : elle se renouvelle, nourrie par la vigueur et l’originalité de nouvelles générations.

Mais tendons encore l’oreille : « Allons, disent-ils, le RUE, ça ne peut pas être financé ! ».

Admettons (etc.). Ils confondent politique et comptabilité. Or, l’homme d’Etat n’est pas expert comptable (s’il l’a été un jour, merci de m’expliquer alors le niveau de la dette). La valeur d’une idée ne se mesure pas à sa solvabilité comme l’a magistralement démontré le désormais tristement célèbre CICE. C’est au contraire parce qu’elle est bonne, qu’une idée montrera sa faisabilité financière.

Ces hommes sans imagination pullulent dans les institutions et les mass média qu’ils ont la charge de perpétuer en même temps qu’ils participent à la standardisation des représentations collectives. Parmi eux, de nombreux journalistes dont évidemment quelques dinosaures : http://www.programme-tv.net/news/tv/106178-franz-olivier-giesbert-compare-la-politique-de-benoit-hamon-a-celle-de-donald-trumpi-video/.

Ces hommes sans imagination barreront désormais continuellement la route de Benoit Hamon. Il les trouvera à la tête du public converti à leur conformisme et main dans la main de ses adversaires car ces derniers ne demanderont jamais autant que lui la remise en cause de leur prêt-à-penser.

Il lui faut donc plus que jamais toute notre imagination pour placer l’innovation au pouvoir.

A quoi sert la politique ?

La politique est une pratique de gouvernement d’une société. Elle est exercée, dans une démocratie représentative, par des élus grâce aux suffrages d’une majorité des hommes constitutifs de cette société qui leur confient la responsabilité de servir l’intérêt du plus grand nombre.

Cette première réponse offre plusieurs zones d’ombre dont une seule pourtant retiendra mon attention. Elle contient un mot qui à mes yeux exige d’être questionné en priorité car il renferme la réponse à notre question de départ : l’Homme.

Qu’est-ce-que l’Homme ?

Cette question n’a pas de réponse immédiate, simple et définitive.Pourquoi ? A cause de la diversité des Hommes. Quoi de commun entre Einstein et Hitler ? Il faudrait, pour répondre, trouver le point commun à tous les Hommes et retenir une définition « moyenne », appauvrie de ce que l’Homme fait de mieux ou de pire. Ce serait absurde. La solution est donc de renoncer à trouver une réponse. Et d’accepter de vivre non pas en tant qu’Homme mais avec l’idée que l’on a de lui.

On peut d’ailleurs être aussi un Homme sans se poser pour autant cette question ou tout simplement, sans savoir y répondre.

Pourtant, nous vivons tous à partir d’une idée de l’Homme ou à l’inverse, notre façon de vivre renseigne sur cette idée. Consciente ou non, l’idée que l’Homme se fait de l’Homme fait de lui… un Homme.

Cette idée de l’Homme nous est apportée par l’Homme que nous sommes et les Hommes que nous rencontrons concrètement ou en imagination (la lecture par exemple, est une rencontre). On peut imaginer que celui qui ne rencontre aucun Homme pensera que tous les Hommes lui ressemblent. S’il est artiste, son idée de l’Homme sera : « l’Homme est un artiste ». Si ce même Homme multiplie les rencontres réelles ou imaginaires, son idée de l’Homme pourrait être : « l’Homme est ou non un artiste ».

Finalement, chacun son idée et ce débat est vain ?

Non. A cause de la vie en société. Vivre ensemble suppose le partage d’une même idée de l’Homme ou tout au moins, d’idées de l’Homme compatibles entre elles.

Or, qui se charge de faire en sorte que les Hommes vivant dans une même société aient des idées de l’Homme qu’ils acceptent de partager ?

Pour moi, c’est la politique. Elle a pour rôle premier de fixer, de proposer explicitement, puis de maintenir une idée de l’Homme. C’est une mission fondatrice de la société qu’elle se propose de gouverner. L’institutionnalisation de cette idée la transforme en quelque sorte en définition « officielle » de ce qu’est l’Homme. Définir et appliquer un programme politique à partir de cette idée est un rôle second.

Or, je considère qu’aujourd’hui la politique n’assure pas ce rôle premier. Les batailles permanentes entre programmes concurrents attestent d’une focalisation insensée sur son rôle second. Plus encore, la diffusion d’idées de l’Homme implicites se trouve favorisée dont certaines peuvent être contraires justement à la possibilité de tout partage, voire même, d’une société. Il en est par exemple ainsi du libéralisme qui, comme je le développerai ailleurs, dissimule selon moi un fascisme.

Ce manquement de la politique à ce rôle premier relève d’un déficit constitutionnel. Une idée de l’Homme acceptée par tous les hommes mais aussi la responsabilité de l’exercice de la politique vis-à-vis de cette idée doivent être clairement affirmées dans une nouvelle Constitution.

Ce manquement explique à la fois le morcellement d’une société orpheline d’une idée commune de l’Homme et le naufrage des gouvernements que je constate avec d’autres en France ou à l’étranger.