J’accuse François Fillon d’être un terroriste de la pensée. Ce mot « terroriste » sera jugé sans aucun doute excessif voire calomnieux au moment où l’actualité est marquée par des actes terroristes qui consistent à tuer des innocents.
Malgré ces prévisibles condamnations je maintiens ce terme, en assume toutes les possibles conséquences et je vais simplement m’efforcer de le justifier.
Éclairons d’abord le sens que je lui donne. Le terrorisme est pour moi la violence commise à l’égard d’innocents. Je me considère alors comme un innocent à qui François Fillon inflige une violence à travers une attitude et des propos qui sont au delà de mes capacités de tolérance.
Il s’agit bien sûr d’une violence symbolique. Je ne suis évidemment pas mort physiquement mais, en moi, une part fondatrice de mon statut d’être humain est en danger de mort.
Cette part est l’indépassable considération que je porte à la question politique. Ainsi, prétendre faire de la politique son métier exige un sens de l’honneur, de la probité, de la morale, de l’engagement pour l’intérêt du plus grand nombre, de l’équité, de l’exemplarité, du désintéressement et de la justice porté au plus haut degré d’exigence et de grandeur dont l’homme est capable.
Nul n’est obligé à prétendre posséder ce sens de l’intérêt public et à devenir un homme politique. A contrario, tout homme politique contrevenant à ce sens ne peut plus prétendre à le rester.
Je considère que les réactions de François Fillon à des accusations suivies de sa mise en examen, sont la preuve qu’il ne possède pas ce sens et qu’il n’a plus aucune crédibilité en tant qu’homme politique.
Il est parfaitement inconcevable qu’il puisse alors être candidat à la présidence de la République, fonction qualifiée de suprême au nom même de ce sens qu’il a définitivement avili.
Voilà pourquoi j’accuse François Fillon d’être un terroriste de la pensée. La violence extrême de ce terme voudrait évoquer la blessure mortelle dont je me sens atteint comme citoyen innocent et méprisé.
De plus je soutiens que ce terrorisme se fait au nom de Dieu. Catholique pratiquant, François Fillon est malade d’essentialisme divin. Convaincu de sa supériorité surhumaine, sa destinée est de faire la loi qui s’applique à nous, peuple constitutif d’une espèce inférieure, mais loi à laquelle il n’a pas de compte à rendre.
Sa loi est celle de Dieu, où les fautes restent impunies mais pardonnées par les hommes auxquels on exprime des excuses et reçoivent l’absolution divine dans le secret de la confession.
- Violence exercée à l’encontre d’innocents.
- Violence perpétrée au mépris de la loi humaine.
- Violence motivée par une loi surhumaine d’un Dieu tout puissant.
Ces 3 éléments définissent François Fillon comme un terroriste de la pensée.