Benoit Hamon est un visionnaire. A ce titre, comme tous les visionnaires avant lui, il est rejeté par les hommes sans imagination qui attendent du passé qu’il modèle l’avenir.
Ces hommes, prisonniers de pensées, cultures et valeurs datées, sont incapables de discernement. Ils ne peuvent faire la différence entre une idée neuve déduite de l’analyse du monde tel qu’il est, et une idée farfelue construite à partir d’une représentation fantasmée du monde tel qu’il pourrait être. Ils ne détectent que le connu et s’en délectent.
Exemple : « mon Dieu, il y a 2 gauches irréconciliables !!! »
Admettons. Et alors ? pourrait-on leur répondre. Où est le problème ? Mieux vaut deux, qu’une ou pas du tout. Ne peut-on voir là, le signe d’une transition entre deux modèles, dont l’obsolescence de l’un va se dissoudre dans la modernité de l’autre ?
Écoutons-les encore : « C’est la fin du PS ! ».
Admettons. Et alors ? (etc.). Il est fort possible que le PS soit parvenu au stade historique de sa disparition dont les historiens du XXIIe siècle rapporteront la chronique : « Benoit Hamon, homme politique, président de la République française, initiateur du nouveau parti socialiste… ». La pensée de gauche, elle, est bien en vie, voilà l’essentiel. Pour preuve : elle se renouvelle, nourrie par la vigueur et l’originalité de nouvelles générations.
Mais tendons encore l’oreille : « Allons, disent-ils, le RUE, ça ne peut pas être financé ! ».
Admettons (etc.). Ils confondent politique et comptabilité. Or, l’homme d’Etat n’est pas expert comptable (s’il l’a été un jour, merci de m’expliquer alors le niveau de la dette). La valeur d’une idée ne se mesure pas à sa solvabilité comme l’a magistralement démontré le désormais tristement célèbre CICE. C’est au contraire parce qu’elle est bonne, qu’une idée montrera sa faisabilité financière.
Ces hommes sans imagination pullulent dans les institutions et les mass média qu’ils ont la charge de perpétuer en même temps qu’ils participent à la standardisation des représentations collectives. Parmi eux, de nombreux journalistes dont évidemment quelques dinosaures : http://www.programme-tv.net/news/tv/106178-franz-olivier-giesbert-compare-la-politique-de-benoit-hamon-a-celle-de-donald-trumpi-video/.
Ces hommes sans imagination barreront désormais continuellement la route de Benoit Hamon. Il les trouvera à la tête du public converti à leur conformisme et main dans la main de ses adversaires car ces derniers ne demanderont jamais autant que lui la remise en cause de leur prêt-à-penser.
Il lui faut donc plus que jamais toute notre imagination pour placer l’innovation au pouvoir.