Éblouissant, époustouflant, stupéfiant et tous les autres synonymes qui définissent le chef d’oeuvre.
On se goinfre de ce mille-feuilles typiquement Cameronien avec ses habituelles couches d’émotion, d’action, de spectacle et de politique (un peu). C’est beau, épuré, lisible (simpliste peut-être pour certains) et ça a la fluidité d’une eau pure. Le couple héroïque Rosa Salazar, radieuse, parfait alliage de sensibilité, de beauté, de grâce, de puissance et Keean Johnson, irrésistible charmeur, enchante un casting au poil (« mi-poils mi-numérique » pour les cyborgs) dans des décors monumentaux, sidérants de réalisme, de détails et d’élégance.
Les séances d’action (combats, courses de motorball…) réinventent le spectaculaire alors que la déclaration d’amour par laquelle Alita fait littéralement don de son cœur crée un acte poétique ultime.
Heureusement que ma réticence à voir un nouveau film de Robert Rodriguez dont j’ai détesté les quelques œuvres vues (Sin City, Planète terreur…) a été balayée par la présence du génie Cameron à la production et par les critiques enthousiastes des fans du manga et de la presse (sauf Libé, j’y reviens…).
Alors, Rodriguez serait-il touché par la grâce ou un simple nouvel Avatar de Cameron ? Difficile de trancher mais Rodriguez, très humble, reconnaît çà et là en interview avoir suivi la voie royale tracée par le grand maître (impossible de ne pas voir des signes indéniables de sa maestria).
Un mot enfin à Jérémy Piette, auteur d’une critique dévastatrice dans Libération. Ne discutons pas ses excès de (dé)goûts mais un de ses arguments : sa dénonciation de la préférence exprimée par la voix du Dr Dyson pour la technologie au détriment de la magie. Je répondrai : la technologie crée la magie (et pas l’inverse). Le film en fournit d’ailleurs pour moi une preuve éclatante.
Enfin, s(e)poiler : la fin vous décevra et vous arrachera un cri… Quoi, c’est déjà (pas) fini ? Vive le cinéma !