Je n’ai pas vu ce film mais je vais quand même le critiquer.
Vous pensez : en voilà un farfelu, un culotté, un idiot etc. Je comprends cette réaction mais attendez…
Je prends « Le dindon » uniquement comme illustration (l’archétype, pour faire riche) des films innombrables que le cinéphile que je suis ne va pas voir et n’ira jamais voir pour une raison, toujours la même, bien que ces films puissent être très différents les uns des autres.
Cette raison tient en deux mots (enfin, en gros) : ce film n’éveille aucun désir, mais au contraire, de la répulsion et une incompréhension hébétée face au mystère de la possibilité même qu’il existe, incompréhension doublée de la certitude de sa nullité et donc de son échec inévitable.
Je ne comprends pas (inspirez bien car cette phrase est longue) qu’un film pareil puisse avoir été pensé, décidé, financé, tourné, par une équipe forcément nombreuse sur une durée obligatoirement étalée laissant donc la place à des décisions mûrement réfléchies sans qu’à aucun moment un membre de cette équipe, doté d’une intelligence à peu près moyenne, n’ait poussé un cri, du genre « putain, mais on va intéresser qui avec cette adaptation d’un auteur dramatique compassé, inconnu des jeunes, oublié par la génération « Alzheimer », dont le titre en plus est ridicule, même en faisant un chef d’oeuvre, ce qui, vu le scénario périmé, n’est quand même pas gagné et même au prix du mariage de la carpe et du lapin avec le duo Boon-Galienne et même avec un plan marketing bétonné par une campagne promotionnelle de tous les diables ? (reprendre son souffle).
Non, je ne comprends pas mais je constate n’être pas le seul : le film est un échec critique et commercial. Quel funeste destin de mort-né que ces mauvais films que personne n’a envie de voir, que personne d’ailleurs ne voit sauf quelques malheureuses victimes qui portent un deuil rempli de regrets débordant de colère.
Vive le cinéma !