Un King pas si Kong

Ah, le cinéma. Formidable aventure pleine de surprises mauvaises (« The lost city of Z ») ou bonnes, comme « Kong skull island ». J’utilise le mot surprise car comme vous sans doute, je m’engage dans cette aventure cinématographique après m’être assuré au mieux qu’elle sera réussie. Or, là, les critiques de la presse et des spectateurs et il faut bien l’admettre, la tapageuse bande-annonce, ne permettaient guère de prétendre à cette garantie « tous risques » derrière laquelle je persiste naïvement à courir. Mais voilà, avide de divertissement, les forces de séduction ont vaincu des réticences d’autant plus fortes que Peter Jackson avait signé selon moi une indépassable oeuvre de référence.

Voilà pourquoi, la surprise pour « Kong skull island » fut véritablement bonne, très bonne. D’abord, pour les mêmes raisons que celles déjà mentionnées ici ou là : formidable scène d’ouverture (qui se révèle aussi une ellipse plutôt inspirée), réalisation maîtrisée truffée d’effets spéciaux réussis au rythme soutenu, beauté générale des images, décors et de l’éclairage…

Et j’oserai même ajouter à ces raisons formelles quelques motifs de fond. Par exemple : la subtilité très peu bavarde (pour éviter un petit spoiler) par laquelle est célébrée la civilisation de l’inévitable tribu de sauvages, le statut de divinité de Kong expliqué autrement que par le passage obligé par la case « sacrifice humain » avec déplacement vers d’autres bêtes, de la figure du monstre. L’allègement de la romance entre la belle et la bête ainsi que l’économie de la traditionnelle fin m’ont aussi semblé des choix à la fois cohérents et éclairés.

Je ne conteste pas les faiblesses déjà dénoncées ailleurs (légèreté du prétexte initial, manque d’incarnation des personnages…) mais les qualités me paraissent les compenser très largement et justifier une certaine bienveillance. Dès lors, l’émerveillement largement majoritaire et souvent inconditionnel suscité par le film de James Gray m’amène à rapprocher ces 2 œuvres pourtant distinctes pour lancer un cri d’incompréhension et d’injustice : si la cité de Z est bien perdue, Kong, lui, est bien trouvé. Ou, si la cité est morte, vive le roi !

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